Canton de Clary
Arrondissement de Cambrai
Superficie 1647 hectares
Population 1999 : 2461 habitants
Habitants : les Busignois
Origine du nom : de bus « bois » et –ing « habitation »
Parti :
Au 1, d’or à trois chevrons de gueules avec en pointe une croix de guerre ;
Au 2, d’or à trois fasces de gueules semées de billettes du champ.
La commune de Busigny, située à 27 kilomètres au sud-est de Cambrai recèle, au lieu-dit « Le Rond-Point », le point culminant du Cambrésis : 180 mètres d’altitude.
Son territoire est parsemé d’étangs et de sources.
Traces du passé
Près des fermes de l’Ermitage et du Rond-point des vestiges gallo-romains ont été découverts au milieu du XIXe siècle.
Un cimetière mérovingien datant de l’an 700 fut quant à lui mis au jour lors de fouilles archéologiques réalisées en 1973 ; bijoux et poteries trouvés alors sont maintenant visibles au musée de Cambrai.
Au Moyen Age, la paroisse était propriété du chapitre Saint-Géry de Cambrai. Aux Xe et XIe siècles elle possédait un puissant château fort mais en 1094 l’évêque de Cambrai le fit détruire par les armées de l’archidiacre Gaucher car il était le fiel de brigands redoutés surnommés « Croquards » ayant à leur tête l’aventurier Gérard de Maufilâtre. (C’est par déformation du surnom des brigands que par la suite les personnes natives de Busigny ont été et sont encore aujourd’hui appelées « Croquants »).
Le château fut reconstruit à plusieurs reprises dont la dernière fois durant la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Il présentait alors une construction centrale flanquée de deux ailes avec étages et terminées chacune par une tour carrée dont la partie supérieure servait de colombier.
Actuellement, seules subsistent les deux tours, restaurées en 1951 et classées en 1978 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Au service de la population
Le premier bureau de distribution du courrier est ouvert rue Harneuse (aujourd’hui rue Guynemer) en 1851. Au début du XXe siècle, il est transféré dans une imposante maison de maître aux deux tourelles d’angle, devenue propriété de l’administration postale en 1963.
Busigny est la première commune du Cambrésis à bénéficier du chemin de fer en 1857.
Entre 1919 et 1921, pour héberger le personnel du centre ferroviaire (environ cinq cents employés), est construite la Cité des cheminots comportant une soixantaine de logements, un stade, une école et un centre de loisirs.
Gare Busigny
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la gare et la Cité subissent de nombreux bombardements qui font plusieurs centaines de victimes. Ces événements valent à la commune l’obtention de la croix de guerre le 12 juin 1949.
Egalement centre de résistance, la commune eu quatre déportés et onze fusillés dont le plus jeune fusillé de France, il n’avait que 13 ans !
Détruite en 14-18, reconstruite en 1920, démolie suite aux bombardements des 30 avril et 2 mai 1944, la gare s’installe dans un bâtiment en bois de 1949 à 1956 avant d’être reconstruite puis entièrement rénovée en 2001.
Très importante par sont trafic, la gare voit passer de nombreux voyageurs.
Lieux de prière et de recueillement
Détruite par un incendie au XVIe siècle, la première église fut remplacée par l’église dédiée à saint Médard en 1542.
Fondations et murs sont en grès, matériau présent sur place. Le clocher fut construit en 1617-1618.
Afin d’agrandir l’ Eglise Busigny édifice, les nefs latérales furent édifiées de 1750 à 1752.
Pendant la période révolutionnaire, malgré les pillages, bâtiment resta debout.
En 1830, la tour proche s’effondra.
Reconstruction du clocher en 1831, du chœur en 1851, d’une nef en 1854.
Un nouveau beffroi vit le jour en 1893.
Une jolie pierre ornée du monogramme du Christ avec l’inscription « Ici est la maison d’oraison » est visible sur le côté de l’église.
A l’intérieur une magnifique chaire du XIXe siècle, en bois de chêne, est dédiée à sainte Catherine dont l’effigie est sculptée sur les panneaux.
Dans les bois, à proximité d’une fontaine dont l’eau était réputée pour la guérison des coliques et des maladies infantiles, fut élevée une chapelle consacrée à saint Urbain.
Au XIXe siècle, elle fut reconstruite en pierre et en brique.
Maintenant la source est murée pour cause d’insalubrité. Il n’y a donc plus de pèlerinage comme autrefois, mais chaque année, le dimanche proche du 25 mai, une messe est célébrée à la chapelle Saint Urbain.
Edifiée au XVIIe siècle, reconstruite en 1950, la chapelle dédiée à Notre-Dame de Péruel est située rue des frères Desjardin. Chaque année, à la mi-août, les fidèles s’y rendent pour assister à la messe.
Houblon et textile ont disparu
Avant 1914, l’activité économique consistait essentiellement en la culture (150 ha) et le commerce du houblon, et en l’industrie textile.
Les houblonnières furent détruites par les Allemands durant la guerre 1914-1918. En 1955, Busigny possédait encore de nombreuses fabriques (confection, bonneterie, lingerie, tissu), des ateliers de construction métallique, des entreprises de bâtiment et de travaux publics.
Actuellement, il n’y a plus ni textile, ni houblon mais encore de la métallurgie (hangar, armatures, portiques, pylônes, réparation machines agricoles…). La source Saint Jean-Baptiste fournit quant à elle du travail à une vingtaine d’ouvriers.
Des exploitations agricoles existent encore mais elles sont en régression. Le commerce de proximité est bien représenté.
Dans le domaine de la santé, un médecin, une pharmacienne et trois infirmières sont à la disposition de la population.
Le village d’Enfants SOS qui a fêté ses 50 ans en 2006, rassemble entre soixante et soixante dix enfants qui trouvent là une structure d’accueil leur permettant de s’épanouir.
Quatorze classes réparties dans les trois écoles du village accueillent les trois cent vingt quatre enfants scolarisés à Busigny.
Devoir de mémoire
Afin de rendre hommage aux Busignois victimes des conflits armés, des monuments ont été érigés :
- sur la place Foch, monument aux morts de la guerre 1870
- sur la place Clémenceau, monument dédié aux victimes des guerres 1914-1918 et 1939-1945
- non loin du bois de la Haïre, monument à la mémoire des cinq résistants fusillés en septembre 1944
Deux plaques commémoratives ont également été apposées sur les maisons des martyrs de la résistance fusillés en avril 1944.
En direction de la haie Menneresse, une stèle perpétue, quant à elle, le souvenir des quatre aviateurs américains morts à cet endroit le 29 janvier 1944 lorsque leur bombardier fut abattu au retour d’une mission sur l’Allemagne.
G. Lemaire (Avril 2007)
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Louis Joseph François né en 1751,
nommé en 1788 supérieur du séminaire Saint-Firmin de Paris ; il a été martyrisé le 3 septembre 1792 et
béatifié le 17 novembre 1926 par le pape Pie XI
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Dom Druon, prieur de l’Abbaye Saint-Germain-des-Près au XVIIIe siècle et nommé conservateur de la bibliothèque impériale en 1804.
Gilbert Cotteau, à l’origine de la création et de l’ouverture du village d’enfants SOS busignois (en 1956) premier du genre en France.