Le Tronquoy

Coummune de Montigny en Cambrésis

 

LE TRONQUOY D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

 

Dès avant 1160, l’abbaye bénédictine du Saint Sauveur d’Anchin, fondée en 1079, détenait un domaine au Tronquoy, aux alentours des fermes.

Grâce au dons et aux achats, la superficie, essentiellement des terres labourables, était déjà de 480 hectares au XVe siècle.

 

Quelques pièces de terres étaient situées au lieu-dit « Le Coquelet » et à Tabeaumez. Le Coquelet s’étendait au sud des rues Henri Barbusse et du Maréchal de Lattre de Tassigny (noms actuels) de part et d’autre de la rue de Saint-Quentin à Caudry.

Le hameau de Tabeaumez était en partie situé à l’emplacement du nouveau cimetière de Caudry, il fut déserté plus rapidement que celui du Coquelet.

 

Au XVIIIe siècle, en venant de Caudry et en arrivant au Tronquoy, la première ferme était celle des Tamboise, la seconde celle des Millot et la dernière celle des Petit.

 

Par ordonnance du 11 janvier 1759, à la requête de Pierre-Aubert Tamboise, Louis-François Petit et Robert Millot, l’archevêque de Cambrai décidait de détacher le hameau du Tronquoy de la paroisse de Caudry pour le rattacher à celle de Montigny afin de faciliter la pratique religieuse.

 

Les trois censiers cités étaient satisfaits mais le 18 janvier suivant, en se reconnaissant réciproquement les droits de glanage, de pâturage et de faire éteule sur les terres qu’ils possédaient ou occupaient à l’exclusion de toute autre personne étrangère à la paroisse, les représentants de la communauté de Montigny et les nouveaux paroissiens provoquèrent émoi et hostilité chez les Caudrésiens.

La tension augmenta à l’approche des moissons et dès le 2 août 1759, la « guerre » éclata. Armée de bâtons et de fourches, la population caudrésienne assaillit les habitants de Montigny venus glaner sur les terres rattachées auparavant à Caudry.

 

Il y eut de nombreux blessés. Les attaques, provenant tantôt d’un camp, tantôt de l’autre se poursuivirent pendant des années, au moins jusqu’en 1792.

 

Dès la fin du XVIe siècle, la succession des fermiers de l’abbaye se fit de père en fils et ce jusqu’à la Révolution qui déposséda l’abbaye de son domaine. Des parcelles faisant l’objet de ventes publiques purent être acquises par les fermiers. Malheureusement, les chois politiques des familles eurent de graves conséquences sur leurs biens.

Sous l’Empire Pierre-Joseph Petit ne possédait plus rien au Tronquoy. Au contraire Jacques-François Millot avait reconstitué un domaine autour de sa ferme ; en 1819, sa veuve possédait environ 80 hectares. La même année Pierre-Joseph Tamboise possédait une ferme ainsi que quelque 98 hectares. Après 1847, ses descendants firent l’acquisition des deux autres fermes et assemblèrent autour d’elles environ 250 hectares reconstituant ainsi plus de la moitié du domaine du XVe siècle.

 

Localement les membres de la famille Tamboise ont souvent occupé des fonctions importantes. Actuellement le Tronquoy est surtout connu pour son verger « Pom’Loisir ».

Avec passion, Christelle et François Tamboise s’occupent de leurs arbres, ils en prennent grand soin ; ils suivent attentivement la croissance des fruits qu’ensuite ils proposent aux acheteurs de cueillir eux-mêmes.

 

Des circuits de randonnée passent par le Tronquoy, les marcheurs découvrent ainsi la propriété nichée dans un magnifique écrin de verdure.

 

Article publié par Michel LEMAIRE • Publié le Samedi 30 décembre 2006 - 15h18 • 5387 visites

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